Minivale
Le vent souffle toujours et il est déjà fort tard. Il est presque "pas d'heure" au clocher de la petite église et vous vous sentez fatigué par tant d’émotions. Que diriez vous d'un endroit chaud, accueillant, où l’on déguste de forts bonnes choses et où vous pourrez passer la nuit ?
Dirigez-vous jusqu'à la sortie du bourg et regardez sur votre gauche. Vous voyez le panneau de bois couvert de mousse, à moitié caché dans l'églantier ? Que peut il donc indiquer ? Approchez vous donc. Qu'y lisez vous ?
Chez Dame Minivale
Lits et couverts
Chemin des Diablotins Enfarinés
à 500 mètres près du champ de champignons
Ne soyez pas étonné ! Ha ce panneau n'était pas là lorsque vous êtes passé ce matin ? Peut-être.Mais c'est bien ce que vous recherchiez n'est-ce pas ?
C'est la toute dernière maison du bourg, un peu à l'écart. Oui celle qui en été a le merveilleux potager où poussent de bons gros légumes juteux à souhait. Celle dont les murs sont en pierres apparentes et possède de hautes fenêtres. Sur la porte, malgré la pénombre, on peut lire sur une petite plaque de cuivre bien astiquée : Chez Dame Minivale.
Vous ne vous êtes donc pas trompé de chemin et êtes bien arrivé sur le seuil de la maison de la sorcière « fée du Logis », celle qui accueille les voyageurs pour la nuit.
Tous ceux qui ont visité ce pays-ci s’arrêtent obligatoirement chez elle avant de repartir au petit matin et, comme les autres , vous n'y échapperez pas, alors allez-y ! Qu'attendez vous ? Tirez la, cette sonnette.
Un lutin habillé de rouge viendra vous ouvrir en sautillant et en chantonnant. Il vous conduira dans une salle où des tables, aux nappes couleur de framboises écrasées, sont dressées et où un bon feu brûle dans la grande cheminée, donnant un reflet rougeoyant aux poutres du plafond et aux tomettes du sol. Tendez l’oreille, vous entendez la bûche craquer et le feu crépiter ? et regardez comme les couverts d'étain brillent à la lueur des chandelles.
Il fait bon vivre chez elle et sa spécialité, vous l'avez sûrement deviné, c’est de confectionner des repas qui mettent l’eau à la bouche et dont elle garde jalousement ses recettes. Jamais elle ne divulguera son savoir-faire, même les lutins ne le connaissent pas et c’est dans sa vaste cuisine qu’elle prépare, élabore, innove de nouvelles recettes toutes aussi succulentes les unes que les autres, allant du plat sucré au plat salé.
Avez vous aperçu le petit escalier de pierre en colimaçon sur votre droite ? et bien descendez le et vous découvrirez tout un petit monde grouillant et s’affairant autour de Dame MINIVALE. Elle donne ses instructions pour ses hôtes d’un soir, car elle veut que tout soit parfait.
Perchés sur un tabouret, deux lutins aux cheveux roux, touillent, à l’aide d’une grande cuillère de bois, la préparation qui mijote sur la veille cuisinière dans une grosse casserole de cuivre et d’où s’échappe un alléchant fumet. Sur la grande table de bois, au milieu d’épluchures de carottes et d’oignons, trois autres lutins découpent un choux en se racontant des histoires de loup-garou, pendant que deux autres, les joues écarlates par la chaleur de l’âtre, tournent une broche où rôtissent des volailles, dégoulinantes de sauce.
Dans un coin, assis en tailleur près d’un buffet rempli de pots de confitures de toutes sortes, un lutin, le plus maladroit de tous, parce que toujours dans la lune, écosse des petits pois dans une jatte en grès. Il sourit aux anges, dévoilant ainsi le trou qu'a laissé la dent de devant qu'il a perdu en glissant dans une flaque de chocolat. Pendant ce temps, son frère jumeau lave à grande eau une botte de poireaux dans la vieille pierre à évier et profite du moment pour prendre un bain de pieds, les chausses retroussées sur ses petits mollets maigrichons.
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Et c’est sans parler de toutes les viandes rôties, les plats mijotés, les terrines et les pâtés, les pâtisseries, brioches, entremets, crèmes, glaces et sorbets qui attendent bien sagement sur des buffets, des crédences et des dessertes, d’être dévorés.
Lorsque vous serez repu après cet excellent souper, vous pourrez passer la nuit dans une des agréables chambres du 1er étage de cette pension de famille. Mais surtout, lorsque vous monterez l’escalier de bois qui grince, montez le sur la pointe des pieds, vos chaussures à la main, car dans l'une de ces chambres, celle dont la porte se trouve au bout du couloir, dorment à poings fermés les bébés fées de Dame MINIVALE, bien au chaud dans leurs petits berceaux, les ailes repliées sous une couverture aux couleurs de Lune.
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